arret fairvesta

En mars 2016, le Conseil d’État a rendu un arrêt majeur dans le contentieux des actes de droit souple des autorités de régulation. Cet arrêt Fairvesta a consacré la possibilité de former un recours pour excès de pouvoir contre certains actes qui, sans créer par eux-mêmes des obligations juridiques, sont susceptibles d’avoir un effet notable sur la situation de leurs destinataires.

Des communiqués de l’AMF mettant en garde contre des placements immobiliers

L’affaire concernait des communiqués publiés en 2011 et 2012 par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) pour mettre en garde le public contre des placements immobiliers proposés en France par la société Fairvesta International GmbH. Bien que ces produits financiers n’entrassent pas dans le champ des instruments financiers réglementés, l’AMF estimait que leur commercialisation active pouvait induire les investisseurs en erreur.

La publication de ces mises en garde a entraîné une chute brutale des souscriptions aux produits Fairvesta. La société a donc demandé l’annulation de ces communiqués devant le juge administratif, ainsi qu’une indemnisation de son préjudice à hauteur de 15 millions d’euros.

Bon à savoir : Le droit souple désigne l’ensemble des instruments par lesquels les autorités administratives orientent les comportements des administrés sans créer par elles-mêmes des obligations juridiques. Il comprend notamment les recommandations, avis, mises en garde, lignes directrices.

La consécration du recours contre le « droit souple »

Le Conseil d’État a jugé que le recours pour excès de pouvoir était recevable contre ces communiqués, bien qu’ils ne créent pas par eux-mêmes d’obligations juridiques. En effet, eu égard à leur large diffusion et à leur objet qui est d’influer sur le comportement des investisseurs, ils doivent être regardés comme produisant des effets notables.

Le juge a néanmoins rejeté les requêtes de Fairvesta sur le fond, estimant que l’AMF n’avait pas excédé sa compétence et n’avait entaché son appréciation d’aucune erreur manifeste.

Cas pratique : Un autre exemple d’acte de droit souple ayant fait l’objet d’un recours sur ce fondement est une délibération du CSA sur le caractère publicitaire d’un message télévisé, et les communiqués précisant sa portée. Ces actes avaient pour effet de dissuader les chaînes de télévision de rediffuser ce message.

Un contrôle adapté à la nature de l’acte

Ainsi, l’arrêt Fairvesta ouvre la possibilité de contester les actes de droit souple devant le juge administratif. Celui-ci doit alors adapter son contrôle au pouvoir d’appréciation dont dispose l’autorité de régulation, ainsi qu’à la nature et aux effets de l’acte contesté.

Cette jurisprudence a ensuite été étendue à d’autres actes tels que des lignes directrices ou des délibérations d’autorités de régulation, dès lors qu’ils remplissent les mêmes conditions.

L’arrêt Fairvesta a donc modernisé le recours pour excès de pouvoir, pour l’adapter aux nouvelles formes d’action des autorités de régulation, hors des actes unilatéraux classiques.

« En tant qu’investisseur, je me réjouis de voir le juge administratif exercer un contrôle sur ces actes qui, sans forcément créer d’obligations juridiques, peuvent avoir un réel impact économique sur les acteurs d’un marché » témoigne Jean D., investisseur particulier.

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